Djibril Sagna: « Pourquoi l’école de football Samba Mangane n’a pas survécu »

Djibril Sagna

Djibril Sagna, ce nom beaucoup de Linguérois le connaîtrons. Il est le fils de l’ancien préfet de Linguère, Lamine Sagna et pensionnaire de l’école de football Samba Mangane. Près de 20 ans après son départ de Linguère, TerrainAfrik a réussi à le dénicher. Et il a l’amabilité de nous accorder cet entretien dans lequel il nous révèle son attachement à la ville de Linguère, ses amis, l’école de football qu’avait créé son père ainsi que sa carrière de footballeur.


« J’ai rencontré les 3/4 de mes amis à Linguère »

 » Je m’appelle Djibril Sagna, fils de Lamine Sagna, ancien préfet de la ville de Linguère. J’ai 35 ans. Je suis le papa de deux enfants et j’habitue actuellement en France notamment à Rennes. J’ai vécu à Linguère. Parce que mon père a été affecté là-bas. Pour moi, honnêtement, Linguère était une belle ville. J’ai passé la quasi-totalité de mon enfance à Linguère. J’ai rencontré les 3/4 de mes amis, jusqu’à maintenant, à Linguère. J’ai passé de très belles années, j’ai fait de très belles rencontres là-bas. »

 » L’école de football et mes amis m’ont le plus marqué à Linguère »

 » Ce qui m’a le plus marqué ? Je dirais l’école de foot que mon père avait créé. Et c’est grâce à cette école de football, que j’ai rencontré les 3/4 de mon cercle d’amis et je suis toujours en contact avec ces amis en question. »

 » Le projet de l’école de football n’a pas abouti pace que… »

« Mon père était le fondateur et le président de l’école de football Samba Mangane. Malheureusement, le projet n’est pas abouti suite à l’affectation de mon papa, je pense à Thiès. La cause de l’arrêt du projet, je pense, est dû par le manque de subvention de la part de la ville. Quand mon père était sur place, l’école ne recevait pas, certes, de la subvention, mais c’est lui qui sortait de sa poche pour alimenter l’école de foot. Il achetait les maillots, payait les factures d’eau et tout. Il le faisait parce qu’il éprouvait du plaisir de faire plaisir aux gamins qui étaient dans l’école de football. Son projet était vraiment que certains de ces jeunes réussissent dans le football. »

« Cheikh Dieye était le plus talentueux de tous »


 » Comme vous le dites, je faisais partie des espoirs de l’école de football. Mais honnêtement, il y avait des joueurs aussi talentueux que moi notamment Matar Mar que l’on surnommait Zidane de par sa classe, sa vision du jeu. Il y avait Dame qui est actuellement en Espagne, des joueurs comme Bamba Fall, Moustapha Diallo. Et le plus talentueux pour moi, c’était Cheikh Dieye. Il pouvait faire tout ce qu’il voulait avec le ballon, quand il le voulait. Je ne peux pas citer tout le monde. Mais l’école était un grenier de talents. J’ai failli oublier Abdou Cissé. Je le félicite d’ailleurs à la suite de l’obtention de son brevet de monitoring. « 

« J’aurais pu devenir un joueur professionnel si je le voulais »


 » Après Linguère, j’ai continué le foot. Car, en 2005, après l’obtention de mon Bac, mon père m’avait dit que j’irais en France pour poursuivre mes études et le foot si je voulais. Arrivé en France en 2005, j’étais totalement perdu. Il faut savoir que j’étais tout seul. J’aurais pu devenir un joueur professionnel si je le voulais. Parce qu’à 17 ans, dès que je suis arrivé, j’étais en contact avec un agent de joueur qui est de ma famille. Il voulait m’amener directement en Pologne pour faire des tests dans deux clubs de D1. Sauf qu’à l’époque, j’avais 17 ans et je venais d’arriver en France. Je venais de quitter mon pays, ma famille, mon père, ma mère, mes frères et mes sœurs. J’ai débarqué en France tout seul, j’étais dépaysé. Le Sénégal me manquait, ma famille, mes amis, tout me manquait. Donc, je ne pouvais pas repartir dans un autre pays pour le football. Ce n’était pas possible. »

« Je joue toujours au foot malgré mes responsabilités professionnelles »


En plus, j’avais en tête les propos de mon père qui me disait qu’il préférerait que je privilégie les études plutôt que le foot. Parce que le foot est éphémère. Après, je suis resté en France, j’ai poursuivi mes études, j’ai eu mes diplômes tout en alliant le foot et les études. J‘ai joué en France dans de très bons niveaux notamment la CFA, la CFA 2 et jusqu’à maintenant, je joue dans un club de très bon niveau. Mais je n’arrive plus à faire quatre entraînements par semaine à cause de mes responsabilités professionnelles. »
TerrainAfrik.com

Djibril Sagna
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