Euro-2021 : 5 affiches à ne surtout pas rater

euro 2021

Des prétendants au titre, des petits nouveaux, des revenants… Au-delà des Bleus, Terrainafrik » a sélectionné cinq rencontres à suivre dans cet Euro de football.

FOOTBALL – Cette fois, c’est parti. Cinq ans après le sacre du Portugal en France et douze mois plus tard que prévu à cause d’un contretemps nommé Covid-19l’Euro de football 2020 débute ce vendredi 11 juin avec une rencontre opposant la Turquie et l’Italie au Stadio Olimpico, à Rome, devant près de 15.000 supporters. 

Suivront 50 autres matches, dont au moins trois pour l’équipe de France championne du monde en titre (le 15 juin contre l’Allemagne, le 19 contre la Hongrie et le 23 face au Portugal) et menée par Kylian Mbappé, Antoine Griezmann et Karim Benzema, qui cherchera à réussir un nouveau doublé Mondial-Euro, 21 ans après celui de la bande de Didier Deschamps et Zinédine Zidane. 

Mais il n’y aura pas que les Bleus à suivre pendant la compétition qui s’ouvre dans onze pays d’Europe. Au terme de dix-huit mois forcément chamboulés par le coronavirus, des saisons interrompues, tronquées, des joueurs fatigués par les tests incessants et le rythme effréné des matches, un public sevré de stade… le tournoi semble particulièrement indécis, avec une demi-douzaine de nations en position de viser le titre, le 11 juillet à Londres. 

Alors pour la phase de poule qui va s’étirer à un rythme effréné jusqu’au 23 juin, Terrainafrik a sélectionné cinq rencontres à ne pas rater pour profiter au mieux de l’événement foot de l’été… 

Turquie-Italie (vendredi 11 juin à 21h):

On l’a dit, la rencontre entre Turcs et Italiens est la première de la compétition continentale. Mais ce n’est pas uniquement pour cela qu’il faudra être devant sa télévision ce vendredi 11 juin. Entre des Italiens revanchards après avoir raté la Coupe du monde 2018 et des Turcs qui ont malmené l’équipe de France en qualifications, cette rencontre promet beaucoup.

Du côté de la squadra azzurra, on sort tout juste d’une campagne de qualification parfaite: dix victoires en autant de matches, et seulement quatre buts encaissés. Surtout, avec un effectif sans star de premier plan, mais avec des joueurs qui ont brillé en club cette saison, l’ossature est solide (à l’exception peut-être de la défense centrale) et se connaît de mieux en mieux. La preuve: les matches de préparation ont eu des airs de promenade de santé, tant et si bien que la presse locale pourrait avoir tendance à s’emballer sur les chances de son équipe nationale… 

Car mieux vaut prévenir d’emblée: la Turquie n’est aucunement un cadeau pour les Italiens, même si ceux-ci ouvriront le bal à domicile à Rome. Les champions du monde français peuvent en témoigner, eux qui s’étaient inclinés (2-0) lors de la phase qualificative sur la pelouse de Konya. Une campagne au cours de laquelle l’équipe turque s’est affirmée, trouvant son organisation et voyant ses joueurs enchaîner les grandes performances en club. Les trois champions de France surprise du Losc (Burak Yilmaz, Yusuf Yazici et Zeki Celik) sont là pour en témoigner. L’Italie sait à quoi s’attendre. 

Angleterre-Croatie (dimanche 13 juin à 15h):

Même si la météo s’annonce particulièrement clémente ce weekend en France, avec un temps estival au programme, les amateurs de football auront tout intérêt à être devant la télévision pour cet affrontement de 15 heures entre Croates et Anglais. Il s’agit en effet de la revanche de la dernière demi-finale de Coupe du monde qui avait vu la Croatie s’imposer au bout du suspense, grâce à un but à la fin des prolongations (2-1). 

À domicile pendant la quasi-totalité de cet Euro, les Three Lions voudront donc réparer l’affront, forts d’un effectif remarquable, sur le papier du moins. Avec deux clubs en finale de la Ligue des champions et un en finale de Ligue Europa, le football anglais se porte effectivement très bien, et la plupart des joueurs qui composent cette sélection ont joué en club les plus belles rencontres possibles au cours des deux ou trois dernières années. Reste à savoir si cette sélection habituée aux défaites cruelles (élimination contre l’Islande à l’Euro 2016, sorties fréquentes aux tirs au but…) saura se forger une véritable identité collective cette année et soulever la coupe dans son antre de Wembley.

D’autant qu’en face, c’est plutôt le scénario inverse. Qualifiés dans la douleur malgré une poule (très) abordable, les Croates traînent le poids de leur finale de Coupe du monde depuis trois ans. Les succès sont régulièrement étriqués, l’équipe vieillit et le spectacle n’est pas franchement au rendez-vous. Mais la sélection au damier le sait: elle n’est jamais aussi efficace qu’en compétition officielle, et on imagine que le Ballon d’or 2018 Luka Modric sera ravi de frapper un grand coup dès le début de l’Euro. 

Angleterre-Écosse (vendredi 18 juin à 21h):

Pour cette troisième affiche à ne pas manquer, on retrouve déjà les Anglais, à nouveau embarqués dans un match piège. Pour cette deuxième journée de la phase de groupes, l’Angleterre reçoit en effet un voisin qu’elle connaît bien, l’Écosse. Une équipe qu’elle a l’habitude de battre et dont les meilleurs joueurs évoluent dans son championnat. 

Sauf que cette Écosse-ci est différente. Pour l’Euro 2020, les Écossais évolueront à deux reprises à domicile, notamment dès la première rencontre contre la République tchèque. Après deux succès récents contre les Tchèques, l’Écosse pourrait en enchaîner un troisième et se présenter contre les Anglais avec un moral au plus haut (et une qualification pratiquement en poche). 

Surtout, la sélection au tartan dispose d’ores et déjà d’une force mentale hors du commun. Après avoir manqué l’Euro pendant un quart de siècle (leur dernière participation remonte à l’édition 1996… en Angleterre), les Écossais se sont cette fois-ci qualifiés au courage, survivant à deux tours de barrage remportés à chaque fois aux tirs au but. Avec en plus des éléments de grande qualité dans ses rangs (Scott McTominay de Manchester United,  Kieran Tierney d’Arsenal, Andrew Robertson de Liverpool…) et la perspective d’humilier le puissant voisin chez lui pour la première fois depuis 22 ans, l’Écosse a tous les arguments pour proposer une lutte acharnée aux Anglais.  

Portugal-Allemagne (samedi 19 juin à 18h):

Certes, l’objectif de cet article n’est pas de s’intéresser à l’équipe de France. Mais en plus de concerner les deux plus féroces adversaires des Bleus au premier tour de l’Euro, la rencontre du samedi 19 juin est l’une des affiches les plus alléchantes de la phase de poules. 

D’un côté, le Portugal s’avance dans la compétition avec peut-être la plus belle armada au monde. Des jeunes prodiges, des stars inusables, un talent colossal à tous les postes, des joueurs capables d’évoluer dans une variété de systèmes de jeu et un trophée brandi en 2016 au grand dam des Français… Ça fait beaucoup d’arguments pour un pays qui n’avait auparavant jamais rien gagné. Surtout, les Portugais surfent tous ou presque sur une forme olympique. Du probable meilleur défenseur au monde Ruben Dias au vétéran lillois José Fonte en passant par le champion d’Espagne Joao Felix ou le finaliste de la Ligue des Europa Bruno Fernandes, tous les joueurs de la Seleção arrivent en pleine confiance. Reste à convertir cela en efficacité et en entente sur le terrain… 

En face, chez les Allemands, c’est une équipe en plein renouvellement qui sera alignée. La Mannschaft sait déjà qu’elle changera de sélectionneur après l’Euro, disant adieu à un Joachim Löw qui lui a permis d’être championne du monde en 2014 et d’enchaîner les podiums à l’Euro. Pour ce baroud d’honneur, l’Allemagne proposera donc un cocktail entre les anciens Manuel Neuer, Toni Kroos et Thomas Müller, et les jeunes Jamal Musiala (17 ans) et  Kai Havertz (21). Une équipe difficile à jauger a priori, mais dont l’historique de performance ne peut que pousser à l’optimisme. En espérant tout de même qu’elle aborde cette rencontre face aux Portugais avec déjà une défaite au compteur.

Finlande-Belgique (lundi 21 juin à 21h):

Et l’on termine avec une curiosité, ou plus exactement un grand écart. Un gouffre de 53 places qui sépare la Belgique, meilleure équipe du monde au classement Fifa, de la Finlande (54e), qui n’a jamais participé dans son histoire à une Coupe du monde ou à un Euro. Une opposition qui n’en reste pas moins passionnante. 

Car s’ils n’ont jamais paru à ce niveau, les Finlandais ont l’allure de la potentielle jolie surprise, à l’image des quarts de finalistes islandais en 2016, eux aussi novices à l’époque. Au cours des éliminatoires, déjà, les Finlandais ont réussi à écarter leurs rivaux sans coup férir. Ils étaient notamment portés par leur attaquant Teemu Pukki, dix buts en autant de matches, qui se rapproche tout près du record en sélection de Jari Litmanen (32 buts, Pukki en est à 30), sans discussion possible le meilleur joueur finlandais de tous les temps (victoire en Ligue des champions 1995, année où il avait fini troisième du classement du Ballon d’or). Avec un effectif cosmopolite (les 26 sélectionnés évoluent dans 16 championnats différents) mais qui se trouve de mieux en mieux, et peu connus de leurs adversaires, les Finlandais semblent avoir les cartes en main pour offrir une belle adversité. Et pourquoi pas créer la surprise… 

En face d’eux, les Belges ont encore tout à prouver. Si leur effectif pléthorique n’est plus à présenter et si leur parcours en qualifications force le respect (dix matches, dix victoires, 40 buts marqués, trois encaissés), il leur reste à réussir un vrai grand coup sur la scène internationale après être tombés contre la France à la Coupe du monde 2018 et contre les Gallois à l’Euro 2016. Car la génération dorée du football belge commence à prendre de l’âge, de l’expérience et à gagner des trophées en club, mais il lui faut maintenant assumer sa position de meilleure équipe théorique au monde et rapporter, enfin, un trophée à Bruxelles. De quoi donner encore un peu plus de saveur à ce duel des extrêmes entre Belgique et Finlande.