Linguère : ibou Dabo « comment je suis devenu Inspecteur des Sports »

Dans la première partie de notre entretien, nous avions abordé la carrière d’Ibou Dabo. Dans cette deuxième partie nous allons évoquer sa fonction d’inspecteur. L’enseignant de son état va expliquer comment il a réussi à occuper la tête de l’inspection départemental des Sports de Linguère. Ibou Dabo revient avec nous également sur l’ASC Djolof, JOC et la semaine de la jeunesse accueillie par Linguère le week-end passé. (lien de la première partie)

Deuxième partie

Attaquons le deuxième point de l’entretien notamment votre fonction d’Inspecteur départemental des Sports. Depuis quand vous êtes à la tête de ce service ?

En 2016, le poste était vacant. Auparavant, c’est l’Inspecteur Bitèye, le consultant de la RTS qui était là. Il est parti en retraite en 2016. Comme j’étais professeur d’EPS également et je le côtoyais, il m’a conseillé de faire la demande auprès du gouverneur parce que j’avais les capacités pour occuper le poste. J’ai fait la demande avec mon CV et on m’a nommé Inspecteur par intérim au mois de juin 2016. Au mois d’octobre, j’ai organisé une formation d’initiateur. Ce qui ne s’était pas produit dans le département, 20 ans avant. Je me suis dit que Linguère méritait d’avoir des techniciens parce que pour développer le football, il faut des infrastructures, des moyens mais également des techniciens. Et c’est en 2019 que l’on m’a confirmé comme chef de service départemental. C’est l’occasion de remercier mes supérieurs qui l’ont démarché pour moi. Surtout madame Goudiaby qui a écrit la demande au ministère des Sports.

C’est quoi le rôle de l’Inspecteur des Sports ?

Nous sommes des agents de l’Etat. Le service départemental des Sports est le représentant du ministre des Sports dans le département. Mais il y a les démembrements des fédérations. Au niveau régional, c’est la Ligue qui est es le démembrement de la fédération sénégalaise de football, au niveau départemental, c’est le district. Mais notre rôle, c’est le développement des Sports. Et nous gérons la coordination de toutes les activités sportives. Et pour développer les sports, il faut trois axes : la formation pour outiller les techniciens, l’encadrement pour accompagner les clubs à avoir une reconnaissance juridique et nous avons également le rôle de conseiller.

Est-ce que vous avez un budget de fonctionnement ?

Oui, le service a un budget parce que c’est un démembrement de l’Etat. Cependant, le budget peut être court par rapport à nos objectifs. Le budget sert tout simplement à assurer le fonctionnement. Nous ne pouvons pas, grâce au budget, financer des formations qui coutent très chères. Le sport est une compétence transférée et nous travaillons avec la marie. Et c’est à ce niveau que le bas blaise. La mairie ne suit pas en terme de moyen. Peut-être parce qu’elle ne comprend pas ou le sport peut nous amener. Parfois, je pars les présenter ma feuille de route en espérant un financement à travers les fonds de dotations mais ils me rétorquent que ce sont eux qui définissent leurs priorités. C’est leur droit. Mais j’ai la chance d’habiter dans la ville. Et si la mairie ne décaisse pas, j’aille souvent voir des bonnes volontés, mes partenaires pour financer mes formations qui coutent jusqu’à 5 millions. C’est l’occasion d’ailleurs de remercier Aly Ngouille Ndiaye. En tant que ministre, il m’a beaucoup, appuyé. Lors de ma formation en premier degré, il m’a appuyé à hauteur de 3 millions. Les 2 millions qui restent ont été réunis grâce à mes partenaires.

C’est quoi la responsabilité de l’inspecteur dans le fonctionnement des clubs ?

Nous sommes des collaborateurs. Nous sommes également des conseillers. Les clubs ont leur assemblée générale. Ils ont leurs présidents. Donc, ils sont souverains. Mais chaque fois qu’ils tiennent leur assemblée générale, je dois obligatoirement être présent en tant qu’autorité départementale pour observer. Nous avons un droit de regard sur le fonctionnement des clubs. Mais nous n’avons pas le droit de les dicter une ligne de conduite.

On attaque le troisième point de l’entretient notamment l’Asc Djolof. Hormis votre casquette d’Inspecteur, vous êtes également un membre influent du football à Linguère. Est-ce que vous êtes satisfait de la manière à laquelle l’Asc Djolof fonctionne ?

Très sincèrement, je ne suis pas satisfait du fonctionnement de l’Asc Djolof. Je les dis souvent de ne pas se presser. Ils sont très ambitieux. Et c’est cela qui nous pousse à sauter certaines étapes. Alors que, dans le sport, il est difficile d’avoir des résultats probants si toutes les étapes n’ont pas été respectées. L’Asc Djolof ne manque de d’argent. Car le ministre Aly Ngouille Ndiaye intervient souvent en cas de besoin et d’autres partenaires également. Cependant, l’argent seulement ne suffit pas pour avoir des résultats. Nous évoluons en division régionale. Fait le tour du Sénégal, vous ne verrai pas un club de division régional qui paie mensuellement ses joueurs. En division régional, l’objectif est de promouvoir les joueurs de la localité. Mais pas miser sur des mercenaires.

Depuis un moment une nouvelle équipe notamment Jolof Olympique Club s’est présenté dans le paysage footballistique du département. Comment avez-vous accueilli cette arrivée ?

Avec beaucoup de contentement parce que JOC est venu relever le défi. Ce que nos fils cherchaient au Jaraaf, JA et dans d’autres clubs, c’est cela que le promoteur Pape Alioune Ndiaye est venu nous offrir. Il pouvait implanter le centre à Dakar, à Mbour ou dans les grandes villes. Mais il a préféré l’installé dans le Djolof. Maintenant, nous n’avons rien en envier aux autres. Ils font des détections. Et des fils de Linguère sont dans le centre. S’ils deviennent des internationaux demain, c’est Linguère qui en bénéficiera. Si JOC n’était pas là, ils pouvaient ne pas avoir cette chance.

Mais est-ce que le fait que le centre soit installé à Dahra n’est pas une déception à votre niveau ?

Non ce n’est pas une déception. J’en ai parlé avec les dirigeants. Dans un premier temps, il voulait l’installer au milieu, entre Linguère et Dahra. La mère de Pape Alioune Ndiaye habite à Linguère, son père à Dahra. Donc, il ne voulait pas privilégiait une localité au détriment de l’autre. Pour des questions que je ne maitrise pas ce souhait ne s’est pas réalisé. Il faut également comprendre que le centre n’est pas à Dahra. Le site de JOC se trouve dans la sous-préfecture de Thiamène Passe et non à Dahra. C’est le maire Moussa Ndiaye qui les a offerts le terrain. Le projet n’est pas celui de Dahra mais plutôt celui du Djolof. En plus, en tant qu’Inspecteur départemental, nous ne pouvons pas faire la différence entre Linguère et Dahra.

Pour le quatrième et dernier point de l’interview, nous allons aborder la semaine nationale de la jeunesse que vous préparez… ?

La semaine de la jeunesse est pilotée par le ministère de la jeunesse. Mais j’ai été associé parce qu’il a un volet sport dans le programme. En plus, le directeur du CDEPS est un peu souffrant et comme nous travaillons en synergie, je prends les choses en main. Nous allons accueillir les délégations aujourd’hui (jeudi 26 mai). Et 250 jeunes vont compétir dans l’athlétisme, le football, la culture et la technologie. Les joutes vont se tenir le vendredi et le samedi. Cette semaine de la jeunesse concerne les quatre arrondissements du département. Et chaque arrondissement enverra 44 représentants. Pour les préparatif, tout est réglé. L’Etat a mis les moyens ainsi que les collectivités locales, les soutiens entre autres.

C’est la fin de l’entretien, votre dernier mot… ?

Mon objectif de toujours est de développer le sport du Djolof. Donc rendons grâce à Dieu de nous avoir élevé dans le rang des décideurs. Je reçois des félicitations de partout. Et grâce à l’appui de tous les Djolof-djolofs, j’ai réussi à organiser la licence D qui est un diplôme de la CAF et les détenteurs de ce diplôme peuvent servir partout où la CAF est présente. C’est une réussite. Et beaucoup d’enseignants Linguérois déteint ce diplôme. L’appelle que je lance à ces personnes qui détiennent le diplôme, c’est de mettre en pratique leur savoir et de ne pas le ranger dans les tiroirs afin que d’ici cinq ans, Linguère puisse avoir des internationaux dans le football, l’athlétisme ou dans d’autres disciplines. J’invite également à l’union des forces et des cœurs. Je suis aussi content de vous. C’est une fierté de voir un fils de Linguère s’activer dans le domaine du journalisme. Je prie pour votre réussite. Merci.

Assane Walo GUEYE

1 thought on “Linguère : ibou Dabo « comment je suis devenu Inspecteur des Sports »

  1. Inspecteur, félicitations pour toute cette expérience retracée. Ceci doit être une bonne source d’inspiration pour nous jeunes.
    Merci beaucoup aussi pour tout ce vous faites pour le développement du sport à Linguére. Grâce à vous beaucoup de jeunes sont formés. Merci, merci et merci

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