Ndiambour de Louga : Fodé Camara fait des révélations sur le club et menace de saisir la FIFA et le TAS

Fodé Camara

Fodé Camara

Fodé Camara dit Kuffour n’est plus à présenter. Le défenseur central est âgé aujourd’hui de 33 ans et déjà effectué 37 sélection avec l’équipe nationale Guinéenne. Seulement, Fodé a rejoint la saison passée l’ASAC Ndimabour de Louge est n’est pas prêt à oublier ce passage.

En effet, le joueur court toujours des mois d’arriéré de salaire et ne sais plus à quel saint se vouer pour rentrer dans ses fonds. Dans cet échange exclusif avec TerrainAfrik, il révèle la maladie de sa femme, son problème avec Djiby Diallo, le manque de professionnalisme de Ndiambour, mais également l’inconscience de ses anciens coéquipiers. Fodé menace également de saisir la FIFA et le TAS pour régler son différend avec les Ndiambour-ndimabour.

Fodé Camara en veut à Djiby Diallo et non le club de Ndiambour

« Je n’ai pas un problème avec le Ndiambour de Louga, mais plutôt avec Djiby Diallo. Tous les dirigeants de Ndiambour étaient corrects avec moi, ils ont été généreux, Louga a été généreux, le Sénégal a toujours été généreux avec moi. Mais c’est juste Djiby Diallo qui s’est mal comporté avec moi. Je suis déçu par lui. Un problème de salaire nous oppose. J’ai voulu saisir la FIFA pour régler le problème, mais j’ai pensé à la ville de Louga, au football sénégalais, c’est pourquoi j’ai abandonné cette option. Si j’avais porté le dossier à la FIFA, le club allait être interdit de recruter et ce n’est pas bon pour eux.»

Fodé Camara

L’origine de la relation entre Fodé Camara et Ndiambour de Louga

« C’est monsieur Mané (un habitant de Ziguinchor) qui m’a contacté pour me demander si je voulais jouer dans le championnat sénégalais. À l’époque, j’avais quitté Djakarta (Indonésie) et j’étais bloqué au Sénégal par la covid-19. Ainsi, je m’entraînais, je me préparais à Dakar. Et pour ne pas rester une saison sans jouer, j’ai décidé d’accepter l’offre de monsieur Mané. À l’époque Nouadhibou, un club djiboutien et Al Hilal me voulaient. Mais avec ma situation d’alors, rester au Sénégal était la meilleure décision.

Parce que madame était atteinte d’un cancer du sein. Je l’avais évacué au Sénégal et son sein gauche a été coupé. J’ai dit à Mané que ma femme était déjà au Sénégal pour se soigner et je ne pouvais pas choisir un autre pays, loin de ma femme. Monsieur Mané m’a par la suite mis en rapport avec Djiby Diallo, coordonnateur de l’ASAC Ndiambour de Louga. Ce dernier m’a appelé, on s’est rencontré et par la suite, on est parti rencontrer le ministre (Moustapha Diop, ministre du développement industriel et des petites et moyens entreprises et président de l’Asac Ndiambour ndr). J’ai dit au ministre que mon choix pour Ndiambour n’était pas dicté par l’argent. Que j’ai opté Ndiambour pour rester compétitif. Je leur avais dit qu’il ne pouvait pas me payer parce que ma valeur marchande était de 30.000 dollars (environ 17 millions FCFA).

Que j’avais accepté la proposition pour aider l’équipe, mais aussi rester auprès de ma femme. Après, ils ont dit qu’ils allaient soutenir ma femme, qu’ils allaient m’accompagner dans toutes les situations. Je leur dis de me faire une proposition de salaire. Ils ont proposé un salaire, j’ai accepté. Ainsi, je suis parti en regroupe, en Gambie avec Ndiambour, le même jour où ma femme devait subir son intervention à l’hôpital. Quelque temps après cette intervention, sa situation s’est compliquée. J’ai demandé la permission au Ndiambour et je suis revenu au Sénégal pour amener ma femme en Guinée. »

« Ndiambour a refusé de payer mon salaire le temps de mon absence »

« Mais aucun dirigeant de Ndiambour ne m’a appelé pour s’enquérir de l’état de santé de ma femme. Il a fallu deux semaines plus tard pour que Djiby Diallo m’appelle pour me dire de revenir parce que l’équipe n’allait pas bien. Dans le contrat d’un professionnel, la situation familiale prend une place importante. Si ta famille ne va pas bien, mentalement, tu ne peux pas répondre. J’ai répondu à Djiby que j’avais évacué ma femme de la Guinée en Tunisie et que je ne pouvais pas l’abandonner à cette période.

Parce que j’étais seul avec elle en Tunisie. Après le ministre m’a appelé et je lui ai demandé du temps pour chercher quelqu’un qui pourrait s’occuper de ma femme à mon absence. Mais Ndiambour a refusé de payer mon salaire durant mon absence. Après, je suis rentré au Sénégal, ils m’ont payé mon salaire du mois de mars, mais tout en refusant de me donner le salaire du mois d’avril. Je leur ai demandé le pourquoi ? Ils m’ont répondu que je n’étais pas là, que je ne jouais pas. Malgré cela, j’ai continué à jouer le championnat. J’ai fait un bon parcours, tout le monde était content. La dernière journée, on avait croisé Génération Foot.

Mais, après, nous devions affronter la Douanes en Coupe. Pour ce match, nous avions fait le voyage jusqu’à Thiès et c’est de là-bas que nous étions informés que le match a été annulé à cause de la recrudescence des cas covid-19. Et tous les joueurs sont rentrés chez eux à partir de ce point. Je suis le seul à rentrer au complexe. Après trois semaines au complexe, j’ai appelé M. Diallo, je lui ai dit que ma femme était en Tunisie et qu’elle devait rentrer en Guinée. Donc, je devais moi aussi rentrer parce que le championnat est fini et aucun match n’était au programme. Il m’a donné rendez-vous le lundi pour rencontrer le ministre. »

« L’encadre, l’environnement de Ndiambour étaient pourris »

« Le lundi, j’ai rencontré le ministre. Il m’a félicité, il m’a donné tous les honneurs. Je lui ai dit merci. Mais que c’était difficile de travailler pour Ndiambour. Que Ndiambour n’est pas un club professionnel. Qu’il n’y a pas de rigueur dans le travail. Que l’encadre, l’environnement de Ndiambour étaient pourris. Que je veux travailler avec des hommes honnêtes, avec des hommes qui veulent progresser, des gens qui ont des objectifs. Que je ne peux pas travailler avec des joueurs qui jouent aujourd’hui et qui disparaissent dans la nature le lendemain. Que je ne peux pas travailler avec des joueurs fainéants qui viennent juste pour prendre l’argent et rentrer chez eux. Des joueurs qui n’ont pas la conscience de la situation de l’équipe, qui n’ont pas la conscience de leur carrière, qui n’ont pas d’objectif. Après ma plaidoirie, le ministre m’a dit de rester pour deux autres saisons. Je lui ai répondu que je ne vais pas rester si je devais continuer à travailler avec un dirigeant qui n’aime pas le club, un dirigeant qui est là juste pour manger l’argent du club, des joueurs qui viennent juste pour l’argent. Je veux de bons dirigeants qui exigent l’atteinte des objectifs fixés. Sinon, ce n’est pas la peine de travaille car le ministre va injecter de l’argent à perte.»

« Djiby Diallo n’est pas honnête, il n’est pas sérieux »

« J’ai dit au ministre que j’allais rester à condition qu’il mette des dirigeants qui sont honnêtes avec lui, avec le club et avec eux-mêmes. Qu’il recrute des joueurs qui ont des objectifs bien définis. Mais pas des joueurs qui se disent blessés quand les salaires ne viennent pas. Après cela, je lui ai fait part de mon voyage en Guinée auprès de ma femme, il m’a répondu qu’il n’y avait pas de problème. Je suis resté lundi jusqu’au jeudi, ils n’ont rien dit. J’ai appelé Djiby le vendredi pour lui dire que j’avais déjà acheté mon billet et déjà subi le teste covid-19, que j’allais rentrer demain, samedi. Le samedi, Djiby est venu me demander le prix du billet.

Je lui ai répondu 150.000 FCFA. Il m’a remis 150.000 FCFA en guise de remboursement avant de me dire qu’ils allaient m’envoyer mon salaire. Je lui ai répondu que le ministre m’avait dit qu’il allait te donner mon salaire pour que tu me le remettes et je sais qu’il te l’a donné. Donc remets-moi mon argent. Il m’a répondu que l’argent rentrait et sortait. C’est ainsi que je suis partie sans salaire. Mais je lui ai dit qu’il n’était pas honnête, qu’il n’était pas sérieux. »

Fodé Camara court derrière trois mois de salaire non payé

« Quelques temps après, le match de la coupe contre Douanes a été programmé le 18 et Djiby Diallo m’a appelé le 14. Je lui ai dit que ce n’était pas la peine de jouer le match parce que Ndiambour n’a pas préparé cette rencontre, qu’il ne fallait pas dépenser de l’argent pour perdre. Après le ministre m’a appelé pour me dire de venir. Je lui ai répondu que j’allais venir, mais que j’allais gaspiller son argent parce qu’aucun match ne se prépare en 48h. Un match se prépare deux à trois semaines. Mais le ministre voulait que je vienne et il m’a dit qu’il allait donner l’argent du voyage à Djiby pour qu’il me l’envoie.

Et jusqu’au moment où je vous parle, je n’ai pas vu la couleur de cet argent. J’ai appelé Djiby, mais il n’a pas voulu me prendre. J’ai appelé monsieur Mané et coach Assane pour régler le problème, mais ils n’y arrivent pas. Djiby refuse de me payer. Il a fallu que les autres joueurs l’attaquent pour qu’il les paie. Maintenant, presque tous les joueurs ont été payés. Mais moi, je cours toujours derrière mon salaire. Au mois d’avril, ils ne m’ont pas payé parce que je n’avais pas travaillé, avaient-ils dit. Donc, les mois que j’ai travaillés, ils doivent me les payer. Ça fait trois mois qu’ils ne m’ont pas payé. Ils refusent de me payer. Mais je les préviens si j’attaque le club à la FIFA ou au TAS, ça va être compliqué pour eux. Un seul dirigeant ne doit pas se permettre de salir le nom d’un pays. »

La femme de Fodé Camara toujours hospitalisée

« Présentement, je suis en Guinée avec ma femme. Vu l’état sanitaire en Tunisie n’a pas pu finir les 33 séances de chimiothérapie. Elle n’a fait que 26 séances en Tunisie. Actuellement, elle est hospitalisée en Guinée pour le reste du traitement. »

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