Coupe de France : Dix Africains qui ont marqué les finales

Vous ne le saviez peut-être pas mais le PSG qui tentera de décrocher ce mercredi soir face à Monaco sa 14e Coupe de France (record absolu) a obtenu ses deux premières couronnes grâce à un Africain : l’attaquant tchadien Toko Nambatingue  Dieudonné. Sport News Africa saisit ainsi l’occasion pour vous faire un top 10 des internationaux du continent qui ont marqué l’histoire des finales de la Coupe de France.

1. Mohamed Salem (Algérie) : le pionnier

Né à Oran, en Algérie, le 24 mai 1940, il a démarré au Mouloudia Club Oranais. Mais l’attaquant algérien passera l’essentiel de sa carrière à Sedan qu’il rejoint en 1960. Dès la saison suivante, il remporte la Coupe de France. Son équipe bat Nîmes 3-1 en finale et Mohamed Salem titulaire au coup d’envoi inscrit le 3e but à la 82e minute. Il devient ainsi le premier Africain à remporter le trophée. Avec les Fennecs, Mohamed Salem enregistre 4 sélections. Il décède le 23 mai 2008.

2. Rachid Mekhloufi (Algérie) : un doublé pour l’histoire

Pour certains, Rachid Mekhloufi fait partie des meilleurs joueurs de l’histoire de l’Algérie. International français avant les Indépendances, il troque le maillot tricolore pour celui des Fennecs à partir de 1962. Né à Sétif (1936),  Rachid Mekhloufi est passé deux fois à l’AS Saint-Etienne (1954-1958 et 1963-1968). C’est lors de la dernière saison de son deuxième passage qu’il remporte la Coupe de France. L’Algérien inscrit d’ailleurs les deux buts de cette finale 1968 contre Bordeaux (2-1).

3. Toko Nambatingue Dieudonné (Tchad) : l’étoile parisienne

Son nom n’est certainement pas celui qui est resté le plus dans la postérité. Et pourtant Toko Nambatingue Dieudonné est peut-être l’Africain qui a marqué le plus les finales de Coupe de France. Le natif de Ndjaména au Tchad (1952) participe activement  aux deux premiers trophées du PSG. D’abord en 1982 face à l’AS Saint-Etienne d’un certain Michel Platini (auteur d’un doublé), il marque le premier but des Parisiens qui s’imposent aux tirs au but (2-2, tab 6-5). Ensuite, l’année suivante en 1983, devant Nantes, Toko Nambatingue Dieudonné marque le but de la victoire (3-2) à cinq minutes de la fin du match.

4. Bonaventure Kalou (Côte d’Ivoire) : buteur et sacré deux fois de suite

L’Ivoirien Bonaventure Kalou est sûrement dans l’histoire de la Coupe de France le joueur qui aura remporté la Coupe deux fois de suite avec deux clubs différents et en ayant marqué à chaque fois en finale. Roger Milla l’a gagné successivement avec Monaco (1980) et Bastia (1981) mais n’a marqué que lors de la deuxième finale. Né à Abidjan en 1978 et formé à l’ASEC, Bonaventure Kalou gagne sa première Coupe de France en 2005 avec l’AJ Auxerre. En finale contre Sedan, il inscrit le but de la victoire (2-1) dans le temps additionnel (90+3). Le Zimbabwéen Benjani avait marqué le premier but de l’AJA. A la fin de la saison, Kalou signe au PSG avec lequel il remporte une nouvelle fois la Coupe de France 2006. L’Ivoirien ouvre le score très tôt (5e) pour les Parsiens qui s’imposent devant Marseille (2-1).

5. Mustapha Yatabaré (Mali) : l’exceptionnel exercice 2014

Le Malien a marqué de son empreinte l’édition 2014 de la Coupe de France. Alors que son équipe Guingamp vient d’être promue en Ligue 1, Mustapha Yatabaré la porte en Coupe. Il arrive en finale en ayant six buts au compteur. Rennes qui avait déjà perdu à ce stade de la compétition en 2009 s’incline une nouvelle fois dans le derby breton (2-1). Le bourreau n’est autre que l’attaquant malien. Yatabaré marque les deux buts et porte donc son total à 8. Il est d’ailleurs le meilleur buteur de cette édition-là.

6. Cheikh Diabaté (Mali) : le symbole d’une finale «africaine»

En 2013, Bordeaux remporte la finale devant Evian Thonon Gaillard (3-2). Tous les cinq buts portent la signature de joueurs africains. Chez les Girondins, l’attaquant malien Cheikh Diabaté marquent les deux buts et le Sénégalais Henri Saivet le 3e. Alors que les Ivoiriens Yannick Sagbo et Brice Dja Djédjé inscrivent les buts Savoyards.

7. Roger Milla (Cameroun) : le porte bonheur des Corses

Après avoir perdu sa première finale en 1972 contre Marseille (2-1), Bastia revient en 1981. Cette fois, c’est face à Saint-Etienne qui en comptait déjà six dans son armoire à trophées. Les Corses s’en remettent au Camerounais Roger Milla. Le Lion indomptable venait tout juste de gagner la Coupe avec Monaco (1980). Il n’avait cependant pas trouvé le chemin des filets en finale. Il le fera avec Bastia qui prend le dessus 2-1 sur Saint-Etienne. C’est le seul sacre bastiais en trois finales.

8. Abdoulaye Diallo (Sénégal), deux finales de rang perdues

Avec Boubacar Sarr « Locotte » en 1976 contre Lyon (2-0) et Henri Saivet face à Evian en 2013 (3-2), il forme le cercle très restreint des seuls Sénégalais à avoir marqué en finale de la Coupe de France. Cependant si les deux premiers ont remporté le trophée, Diallo ne l’a jamais gagné. Pire pour lui, il a loupé le coche à deux reprises. Consécutivement. Avec Marseille. Devant la même équipe, Bordeaux. En 1986 d’abord (1-2), défaite où il a marqué sur penalty, puis en 1987 (2-0).

9. Ismaïla Sarr (Sénégal) : le sang froid qui met fin à l’hégémonie parisienne

Entre 2015 et 2018, le PSG ne perd aucun tour de Coupe de France. Les Parisiens écrasent tout le monde à domicile, à l’extérieur et au stade de France. Ils deviennent la première équipe à gagner quatre fois de suite cette compétition créée en 1918. Et sont sur le point d’en décrocher une cinquième de suite. Car en 2019, après 20 minutes, ils mènent 2-0 en finale contre Rennes. Mais après la pause, les Rennais sonnent la révolte. Ismaïla Sarr ne marque pas met est sur tous les bons coups de Rennes qui égalise (2-2). Aux tirs au but, les Bretons gagnent 6-5. C’est le Sénégalais qui transforme le 6e tir rennais tandis que Nkunku rate la tentative parisienne.

10. Les autres : eux aussi, ils ont marqué…

Plusieurs autres joueurs africains se sont illustrés en finale de la Coupe de France en marquant. C’est le cas du Burkinabé Moumouni Dagano (Sochaux, 2007), de l’Algérien Moussa Saib (Auxerre, 1994), de son compatriote Kader Ferhaoui (Montpellier) et du Camerounais Joseph Yegba Maya, dit Joseph ou Zé (1969, Marseille).

Bonus : Roger Mendy (Sénégal), le ballon et le Président Mitterrand

Quel culot ! 1991, Monaco remporte la finale de la Coupe de France en crucifiant Marseille dans les ultimes secondes (1-0). Les Monégasques défilent à la tribune officielle pour recevoir le trophée. Il y avait une belle brochette de talents : Ettori, gardien et capitaine, Marcel Dib, Luc Sonor, Sauzée, Weah… et un certain Roger Mendy, patron de la défense monégasque et des Lions du Sénégal.

Quand arrivera son tour, le Sénégalais se distingue par un surprenant geste : pour pouvoir libérer ses deux mains du ballon de la finale qu’il avait gardé à la fin de la rencontre et brandir la coupe comme ses coéquipiers, il confie le cuir au Président Mitterrand. Ce dernier, d’abord surpris, accepte avec le sourire. Après son show avec le trophée, «Roger» reprendra son bien pour s’effacer comme si de rien n’était.

Demba Varore (Sportnewsafrica.com)